mardi 21 août 2012

Retour de lecture

Alors que je parlais il y a peu du fait d'être lue, je reçois justement un retour de lecture de la part d'une professionnelle du livre qui a toute mon estime.
Universitaire, correctrice, maquettiste, lectrice de comité, mais surtout femme de lettres passionnée, son retour m'en est d'autant plus précieux.

Très simplement, elle me dit :

"J'ai aimé lire ce roman plein de fraîcheur et de fantaisie. Les personnages et les situations sont hauts en couleurs et, grâce à ton écriture fluide et maîtrisée, on plonge avec plaisir dans cet univers cohérent quand bien même il touche au merveilleux et au fantastique. Je ne suis pas spécialiste de ce genre, il n'empêche que j'ai passé un très bon moment."

Un grand merci, chère amie.



(C'est qui, qui a le smile, aujourd'hui ?)

mardi 14 août 2012

De la peur d'être lue

Quand on commence à écrire, c'est pour soi. C'est l'éclate totale.
Je m'étais organisée près d'un an à l'avance pour avoir ce temps-là réservé à la création. A l'époque, il s'agissait de musique. Mon comparse guitariste Christophe Offredi, le virtuose, et moi, on devait sillonner les routes guitares et micros à la main.
Ce n'était pas ma voie. Ma voie c'était la plume, même si j'étais loin de l'avoir déjà compris. 
D'abord un exutoire à un besoin de création impérieux, ma nuit passée sur le pitch de la Clef de cuivre a été une révélation.

Aussi, j'ai délié mes doigts sur le clavier de mon ordinateur les mois suivants. L'univers qui prenait vie est alors devenu le centre de ma vie. C'est là qu'est venue l'évidence d'être lue, pour le partage. Pour ne pas rester seule dans cet univers. Même encore aujourd'hui, quand on me dit : "Ingham, je le vois plutôt comme ça", ça me fait frissonner de plaisir. Ingham, Ana, Eleanore, ils ont une vie. Je les ai côtoyés si longtemps et de si près qu'entendre parler d'eux est aussi agréable que de recevoir des nouvelles d'un vieil ami.

Ensuite, est venu un temps particulier, sous l'exhortation de mes propres sentiments, démons, ou de ma sensibilité, on verra ça comme on veut : celui où j'ai empli mes écrits de l'essence même de ma personne.
Si bien que me lire, c'est m'examiner à la loupe avec une totale impudeur. Non pas sur tout le long du texte, bien sûr, mais quelques petits moments, que seul ceux qui savent qui je suis détecteront.

Aussi, il y a trois strates à ma position vis-à-vis de mes lecteurs.
Il y a les vagues connaissances. Je me planque derrière mon texte et tout va bien. Il y a aussi ceux avec lesquels j'ai un degré d'intimité tel que je reçois leur clairvoyance avec confiance.
Et puis il y a l'entre-deux... C'est sans doute là que j'ai un problème. "Voilà, c'est moi, je suis nue devant toi, je ne peux me soustraire à tes regards, je t'en prie, aime-moi", serait ce que je dirais à ce lecteur.

Alors... Cacher mon texte ? Non, j'ai trop besoin de partager et de transmettre. Me cacher, moi ? Je commence mal avec ce billet. Mais c'est là un projet qui tient la route.

jeudi 14 juin 2012

Au travail !

Si c'est pas un blog laissé à l'abandon, ça !
Et pourtant, l'artwork est joli, ça mériterait. Je vais donc m'y atteler plus sérieusement, d'autant plus que certaines bonnes nouvelles risquent de venir tout bientôt.
Et puis ce n'est pas comme si je n'avais pas plein de choses à dire.

Je manque de temps. Je suis éditrice maintenant, le but que je m'étais fixé il y a deux ans est atteint, et quelle merveilleuse aventure.

Mon manuscrit aussi vit son bonhomme de chemin...

Mes lectures vont et viennent, rarement je prends le temps de lire quelque chose pour moi, entre les divers comités ; mais la lecture de manuscrits (outre ceux qui me sont adressés !) ou de roman en langue originale (anglais), est tout bonnement une magnifique expérience.

Deux romans en tant que lectures personnelles sont en cours : Zona Frigida, d'Anne B.Ragde, une auteure possédant un fantastique talent, et Orgueil et Préjugés de Jane Austin, qu'il n 'y a plus besoin de présenter.
C'est curieux. Moi, amatrice de lectures anglaises, je n'ai jamais lu les oeuvres anciennes. Je vais gentiment réparer cela.

Que dire de plus ? Je suis occupée, très occupée même, mais je vais tenter de faire vivre ce blog.

A tout bientôt, donc :)

vendredi 23 mars 2012

       

Projet Harmonie
Christophe Nicolas


Éditions du Riez

Quatrième de couverture :
Yannick Diaz, journaliste dissident, vient de perdre sa place au Républicain suite à l’écriture d’un essai sur les médias qui n’épargne personne. Depuis son malaise en direct sur le plateau d’un débat télévisé, d’étranges images se bousculent dans sa tête : l’épidémie de grippe qui s’étend en Amérique latine, le visage bouffi du ministre de l’Intérieur et le nom d’un laboratoire… Lamiproh. D’où viennent ces souvenirs qui ne sont pas les siens ?
À peine évoque-t-il ses visions que son confident est assassiné. Accusé du meurtre, la police aux trousses, il doit trouver les preuves de son innocence. Mais il y a plus en jeu que son seul avenir. Peut-être celui de l’humanité tout entière…




Projet Harmonie est un thriller de la meilleure veine. Certes, « thriller » est un terme quelque peu tombé en désuétude par une utilisation outrancière. Mais ici, on frissonne bel et bien. Cela commence par un prologue en focalisation interne pour un meilleur préambule à la suite des évènements. Ça y est, dès les premières lignes, on accroche.

On poursuit d'abord avec curiosité, puis avec frénésie... jusqu'au « wow, je ne m'attendais pas à ça ! »
Parce que la force de l'auteur, c'est de distiller savamment les informations, de mettre en place le récit et de nous présenter les personnages au fur et à mesure de l'action pour un rythme crescendo maîtrisé parfaitement. Jusqu'à la dernière ligne, Christophe Nicolas choie son lecteur à coups de rebondissements et révélations.
Le point fort à mon sens réside dans la conception des personnages. Ils sont vrais. Imparfaits, donc crédibles, ils sont parfois parfaitement irritants et l'instant d'après épatants et au final attachants. Mais ce qui me plaît particulièrement est leur autonomie. C'est un tour de force, de la part d'un écrivain, que de créer des personnalités bien distinctes et de les confronter dans leur individualité.

Le ton de la narration, généralement omnisciente, est détaché, ne versant jamais dans l'analyste ni le dolent, laissant toute la place aux émotions du lecteur (et il en faut), et servant le rythme. C'est pour cette raison que le versant politique un peu fort est argumenté de manière juste. Et puis, il faut l'avouer, Projet Harmonie nourrit agréablement un fantasme de complot international que nous avons tous plus ou moins.

En somme, j'ai passé un très bon moment. Le roman est divertissant de par ses touches mesurées de science-fiction et de réalisme...

Christophe Nicolas est un auteur talentueux et son Projet Harmonie est brillant.